Administratrice depuis deux ans au Conservatoire et passionnée depuis toujours par les plantes, Magali Pellissier nous raconte son parcours au sein de la filière des plantes à parfum et son affection toute particulière pour la lavande.
Qu’est-ce qui t’a amenée à t’intéresser aux plantes ?
Mes parents sont agriculteurs dans le sud de la France, je baigne dans ce milieu depuis toute petite et c’est donc naturellement que j’ai voulu m’engager dans cette voie professionnelle. Dès l’adolescence, je me suis passionnée pour la sélection variétale et j’ai fait en sorte d’orienter mon parcours professionnel autour de cette discipline, qui me fascine encore aujourd’hui.
Quel a été ton parcours professionnel et quelles sont aujourd’hui tes missions au sein du Crieppam ?
J’ai commencé par un baccalauréat scientifique dans un lycée agricole puis par un DUT Génie biologique axé sur l’expérimentation végétale. J’ai ensuite poursuivi mes études en école d’ingénieur en agronomie en me spécialisant en génétique et amélioration variétale. J’ai réalisé plusieurs stages en expérimentation et j’ai eu la chance de partir faire mon stage de fin d’études aux Etats-Unis sur le phénotypage du blé en lien avec les problématiques de tolérance à la sécheresse.
Je travaille au Crieppam depuis maintenant 4 ans. Le CRIEPPAM est le Centre Régionalisé Interprofessionnel d’Expérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales, membre du Réseau PPAM avec le Conservatoire, l’iteipmai et la Chambre d’Agriculture de la Drôme. J’ai commencé à travailler en lien avec la filière plants sains en lavande et lavandins, je m’occupais de l’animation de cette filière et j’étais responsable de la production. J’ai maintenant en plus de ces activités, la gestion de la conservation des collections génétiques du Crieppam ainsi que la responsabilité des programmes de sélection variétale. Ce travail me passionne et me permet de renouer avec mes premières amours : la sélection variétale et la lavande.
Comment définis-tu ton rôle d’administratrice du Conservatoire ?
Je suis membre du Conseil d’administration du Conservatoire depuis deux ans maintenant et je représente ainsi la structure du CRIEPPAM et son Conseil d’administration, à la suite d’une collègue qui m’avait proposé de la remplacer. Je suis ravie de pouvoir apporter mon aide et ma contribution via ce rôle d’administratrice car j’admire le travail du Conservatoire. La conservation et la préservation des collections génétiques sont indispensables et indissociables de mon travail au Crieppam et du travail du réseau sur la sélection des PPAM.
On constate un renouveau dans la filière depuis plusieurs années et nos instituts n’y échappent pas. Nos deux structures se ressemblent et sont en train de vivre les mêmes questionnements pour s’adapter au changement de la filière et je trouve cela très intéressant de pouvoir m’impliquer et d’apporter mon soutien afin d’accompagner le Conservatoire dans ces transformations.
Quelle est ta vision de la filière aujourd’hui ?
On ressent vraiment depuis quatre ans un retour d’intérêt pour la filière des plantes à parfum avec l’arrivée de néophytes parmi des figures ancestrales de la culture de lavande et lavandins. Cette mixité est très intéressante car elle permet à la fois un partage des connaissances et des expériences et apporte un regard nouveau sur notre filière.
Il y a toujours autant de transmissions d’exploitations familiales des parents aux enfants mais avec une volonté de diversification et en réfléchissant plus à l’impact des pratiques agricoles sur l’environnement. Il y a aussi des nouveaux modes de commercialisation comme la vente en circuits courts qui se développent, c’est très excitant et enrichissant de pour moi de travailler dans cette dynamique.
As-tu une plante préférée parmi les PPAM ?
J’aime toutes les plantes car elles sont toutes différentes de par leur forme, leur couleur, leur odeur et leurs propriétés, c’est d’ailleurs ce qui est stimulant en travaillant dans cette filière. Mais je dois avouer que la lavande et le lavandin resteront toujours mes plantes de cœur. J’ai grandi avec elles et aujourd’hui encore les méthodes de croisement entre la lavande vraie et la lavande aspic me surprennent. On n’a pas fini de percer les secrets de la lavande !