C’est une saison qui est mise à l’honneur ce mois-ci et pour cause, c’est celle qui voit renaître les couleurs de la nature.
Sandro Botticelli, peintre Italien de la Renaissance, a marqué l’histoire de l’art avec son célèbre tableau intitulé « Le Printemps » (La Primavera).
L’œuvre imposante (plus de deux mètres sur trois), rassemble neuf personnages au sein d’un jardin luxuriant. Le titre du tableau donne le ton : célébration, sensualité, amour sont au rendez-vous. Dès lors nous ne sommes pas surpris d’y retrouver en figure centrale Venus, déesse de l’amour et de la beauté, auréolée d’un feuillage clairsemé de lumière. Au-dessus d’elle, son fils Cupidon, les yeux bandés, s’apprête à décocher sa flèche en direction des trois grâces. La danse des trois déesses est soulignée par le mouvement de leurs étoffes légères qui enveloppe leur ronde d’un voluptueux nuage.
Mercure, dieu messager chasse de son bâton les nuages du ciel. Le printemps est là.
A l’opposé du tableau, Zephyr, dieu du vent, paré d’un drap bleu, insuffle l’air doux du printemps sur la nymphe Chloris. Sous le souffle de son aimé naissent des fleurs qui jaillissent de sa bouche. C’est sous les traits de la déesse Flore qu’elle apparaît alors vêtue d’une robe couverte de fleur, la chevelure ornée d’un couronne florale, tapissant le jardin de fleurs multicolores.
Dieux et déesses, fruits, fleurs en abondance viennent composer cette ode picturale. On dénombre plus de cent quatre-vingt-dix espèces de végétaux dans ce tableau.
Au conservatoire des plantes ce ne sont pas moins de cinq cent espèces que vous retrouverez au jardin.
Sous un vent de pollen, dans un écrin verdoyant, à l’ombre des Alisiers de Fontainebleau, L’Adonis de printemps (Adonis Vernalis) à bien choisi son nom. Sa fleur jaune doré telle un soleil semble nous ouvrir les bras. Jaune aussi est la Scorsonère d’Autriche (Scorzonera austriaca) qui dévoile sous la lumière printanière sa crinière sauvage. Un peu plus à l’ombre vous apercevrez les petits éclats bleutés que sont les fleurs du Thé d’Europe (Buglossoides purpurocaerulea). Du bleu encore avec la Gentiane acaule (Gentiana acaulis) dont l’étonnante forme en entonnoir révèle aux plus curieux un bleu électrique.
Non loin vous découvrirez le chou marin (Crambe maritima) dont les feuilles bleutées veinées de roses semblent reproduire les vagues d’un océan tourmenté. Au loin nous apercevons le Pastel (Isatis tinctoria). Du haut de sa tige pétillent joyeusement dans le vent des grappes de fines fleurs dorées. Tandis que certaines éclosent et se déploient à la faveur des beaux jours, d’autres se hissent lorsque volent les hirondelles. Observez ainsi le houblon (Humulus lupulus), le Tamier (Tamus communis) ou encore la Glycine (Wisteria sinensis) prendre de la hauteur pour mieux y admirer la vue.
En cette saison vous découvrirez la nature en éveil. Prenez le temps d’admirer ce tableau éphémère.