Le Rosier de Provins

Division rosier de ProvinsDivision d’une espèce emblématique de la région

Dans la lignée des gros chantiers hivernaux du Conservatoire, nous avons multiplié dernièrement le Rosier de Provins. Sur la même logique que la division de rhizome, il est important de bien retailler à l’automne les parcelles de rosiers pour favoriser le nouveau bois et potentiellement le multiplier pour vous, votre production ou vos amis !

Le Rosier est constitué d’une racine traçante assez rigide. Pour le multiplier, il suffit de couper des tronçons de cette racine possédant un bourgeon ou un départ végétatif et de le rempoter dans un sol plutôt drainant ou dans un pot assez grand et large pour favoriser son développement. Cette méthode permet de ne pas passer par le bouturage qui est un peu plus technique avec un moins bon taux de reprise et de conserver ainsi les racines déjà établies du Rosier. De plus, le Rosier issu de cette méthode sera d’ores et déjà plus vigoureux, résistant et plus grand. Au Conservatoire, nous le couvrons de paillis de chanvre limitant ainsi les opérations de désherbage, mais également pour garder une humidité constante notamment durant les périodes de grosses chaleurs estivales. Au vu de vos demandes sur cette espèce, l’objectif de ce chantier est d’obtenir 500 Rosiers de Provins ! Retrouvez-le dès le mois d’Avril dans notre pépinière de vente mais gare aux épines à la plantation !

Rosier de ProvinsUn peu d’histoire

Originaire du Moyen-Orient, la rose est cultivée depuis plus de 3000 ans. Le Rosier de Provins aurait été rapporté des croisades par Thibaud IV de Champagne en 1240, et est populaire depuis le Moyen-Age.  Elle est l’une des espèces les plus cultivée pour entrer dans la composition des parfums (1).  Ses fleurs d’un rose profond ont un parfum qui augmente après séchage, et permet d’en extraire notamment l’eau de rose (2). A noter que pour extraire l’huile essentielle des pétales de roses, il faut une quantité non négligeable de matière première. En effet, 700 fleurs pesant environ 1 kg, il faut compter pas moins de 3500 kg de fleurs pour obtenir 1 kg d’huile essentielle ! (3)

La rose de Provins a connu un usage médicinal, quelque peu délaissé de nos jours. Elle est toutefois retrouvée dans de nombreux remèdes ancestraux comme la pommade rosat, connue pour lutter contre les gerçures et redonner douceur aux lèvres, l’eau distillée de rose, très utilisée en collyre au XIVè siècle, ou encore le vinaigre de rose, qui permettait de cicatriser les blessures et était utilisé pour les soins de la peau (1). A noter que l’huile essentielle ou l’hydrolat de rose que vous retrouverez aujourd’hui sur le marché seront plus souvent obtenu avec de la rose de Damas (Rosa damascena).

Le Rosier de Provins est aujourd’hui toujours l’emblème de la ville Seine-et-Marnaise et est principalement associé à la gastronomie locale : confit de rose, bonbons traditionnels et autres gourmandises.

Bibliographie

(1) Le petit Larousse des Plantes médicinales

(2) BREMNESS L. Plantes aromatiques et médicinales, Larousse, 2005

(3) 100 plantes, 100 usages, Hachette, 1976