Cette année plusieurs de nos évènements seront axés sur le thème de « l’animal au jardin”. Nous vous présenterons donc régulièrement dans notre newsletter les petites bêtes qui occupent les jardins du Conservatoire.
L’Argiope fasciée (Argiope bruennichi), aussi appelée Epeire frelon en raison de ses rayures jaunes et noires qui marbrent son opisthosome (équivalent de l’abdomen), est une araignée que l’on peut naturellement observer en Europe, jusqu’en Asie ainsi qu’en Afrique du nord. Campée au milieu de sa toile circulaire, on la retrouve souvent dans la lavande au Conservatoire des plantes, car cette araignée affectionne la haute végétation.
Sa toile de soie collante et sa taille (15 à 25mm pour les femelles) lui permettent d’attraper des grosses proies telles que des sauterelles, les frelons ou des papillons mais également des insectes volants de plus petites tailles, comme les pucerons. Elle consommerait en effet jusqu’à 900 proies au cours de sa vie dans une prairie. Souvent décriées, les araignées sont en réalité des auxiliaires des jardins et des cultures non négligeables car elles consomment de nombreux ravageurs.
La toile de l’Épeire frelon est marquée d’une sorte de zigzag de soie blanchâtre nommé stabilimentum. Son utilité n’est pas encore bien définie. Il jouerait un rôle de camouflage de l’araignée et de la toile, et pourrait également servir à renforcer la solidité de cette dernière.
Peu farouche, l’Epeire frelon est facilement observable, installée sur sa toile, ses pattes rayées écartées formant une croix, dans l’attente d’une proie.
Mâle et femelles présentent un dimorphisme à la fois par leur taille -le mâle ne dépassant pas 6mm-, mais également par leur forme et leur couleur. Ainsi le mâle présente un abdomen moins proéminent et vivement coloré que celui de la femelle.
Après la reproduction estivale, souvent tragique et fatale pour le mâle, vous pourrez observer un cocon de soie amarré entre les herbes hautes. En forme de montgolfière inversée, ce logis accueil les 200 à 300 œufs de l’araignée, qui les aura soigneusement déposés afin de les maintenir à l’abri du gel. La femelle mourra, elle, avant les grands froids de l’hiver.
Contrairement à une idée répandue les araignées ne piquent pas. En revanche elles mordent ! Mais elles réservent cette sentence à leur proie pour les immobiliser par leur venin. Soyez-donc rassurés, leurs morsures, très rares, sont inoffensives pour l’homme.