Les plantes messicoles sont aussi connues sous le nom de “plantes des moissons”. Elles présentent la particularité de s’être adaptées, au fil du temps, aux activités agricoles humaines comme le labour. Le coquelicot et le bleuet, par exemple, en font partie.
Ces plantes ont un cycle végétatif qui ne dure que quelques mois, et produisent rapidement de nombreuses graines ou bulbes. Ces derniers sont stockés dans la terre, et éparpillés par l’Homme lors des travaux du sol. Récoltés en mélange avec des céréales comme le blé ou l’orge, ils peuvent être dispersés par l’Homme dans d’autres champs, de façon “opportuniste”, lors d’un semis. Le développement des plantes messicoles dépend en bonne partie de la qualité du mimétisme de leur cycle de vie avec celui des céréales.
Les plantes messicoles font partie de la biodiversité de l’agro-système, et aident notamment à lutter contre les ravageurs des cultures, à nourrir les oiseaux des plaines, ou encore à accueillir les pollinisateurs.
Depuis plusieurs décennies, des évolutions des pratiques agricoles comme l’utilisation d’herbicides, l’amélioration de la sélectivité du triage des graines, ou encore un labour profond du sol, provoquent la raréfaction des espèces messicoles en France.
En 2016, dans une optique de conservation des plantes messicoles franciliennes, et avec le soutien financier de la DRIEE (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie) d’Ile-de-France, le CNPMAI a mis en place une parcelle de démonstration dans la partie visitable du conservatoire. Des messicoles rares ont été installées, en association avec différentes variétés de blé anciens ou plus modernes. Ces variétés ont été semées dans l’ordre chronologique de leur sélection par l’Homme au fil des siècles. Au 1er avril 2017, le visiteur peut observer et comparer ces variétés, ainsi que les différentes espèces de messicoles, dont les feuilles sont déjà visibles parmi les pousses de blé.