Il y a à peine 25 ans, le Conservatoire se situait au milieu des champs, dans une plaine cultivée (la « Plaine des Simples ») pratiquement complètement dépourvue d’arbres et arbustes, et à plus de 200 m des premières maisons de Milly-la-Forêt.
Dans un premier temps, l’ouverture des collections du Conservatoire au grand public pour des raisons d’esthétique et de sécurité (chasseurs, vaches, chevreuils, sangliers, voire… bœufs exotiques d’un cirque de passage fréquentant occasionnellement nos parcelles) a nécessité le cloisonnement d’une partie du site : plantation de haies vives (300 m linéaires).
Les gros aménagements touristiques de 2006 du Conservatoire, l’urbanisation galopante côté ouest (nouveaux lotissements), les infrastructures touristiques et de loisirs (boulodrome immense, aire pour camping-car, parking du Conservatoire) ont contraint le CNPMAI à clôturer la totalité du site : plus de 500 m de haies (quadrillage intérieur et entourage) ont à nouveau été plantés pour un linéaire total final de plus de 800 mètres.
Cet ensemble permet non seulement d’isoler le Conservatoire de l’extérieur mais aussi à l’intérieur de bien délimiter les parcelles (divers jardins ouverts au public, « chambres vertes » dédiées aux animations pédagogiques et à la détente des groupes scolaires, parcelles de conservation et de multiplication, parkings…).
Deux de ces haies sont constituées exclusivement de charmes (l’une taillée, l’autre non) ; une troisième est plantée de charmes et de hêtres taillés mêlés à intervalles réguliers d’un pied de robinier (pour l’ombrage du parking visiteurs). Toutes les autres haies sont plantées d’un mélange d’essences : plus de 150 espèces originaires des cinq continents, toutes médicinales et/ou aromatiques.
Ces haies ont été plantées pour la plupart suivant la méthode « Soltner » : sur une bande d’un mètre de large, deux rangs de plantation, les pieds sur chaque rang sont espacés d’un mètre et plantés en quinconce par rapport à l’autre rang. La densité est forte, certes, mais les « trous » générés par une inévitable (mais faible) mortalité seront ainsi très vite comblés par les individus survivants et toujours à la recherche d’espace. La répartition des essences est mûrement réfléchie pour qu’alternent au mieux les buissons bas (croissance plutôt horizontale) à tiges multiples et faciles à tailler, et les arbres au développement vertical plus difficile à maîtriser. Il a été tenu compte également de l’origine naturelle des espèces par rapport aux conditions pédologiques particulières du sol dans lequel elles allaient être plantées : la haie le long de la route départementale, par exemple, est implantée dans un sol relativement sec, elle présente donc, par les essences choisies pour la constituer, un caractère nettement méditerranéen fustet, genévrier, arbousier, chêne vert, amandier…).
Au Conservatoire, d’autres espaces que les haies sont dédiés aux ligneux (pelouses, pergolas, serres…). Au total, ce sont près de 300 espèces d’arbres, arbustes et plantes grimpantes qui sont à découvrir sur le site.