Cette année plusieurs de nos évènements seront axés sur le thème de « l’animal au jardin ». Nous vous présenterons donc régulièrement dans notre newsletter les petites bêtes qui occupent les jardins du Conservatoire.
Son corps vert et trapu, ses anneaux noirs et ses points orangés laissent peu de doute concernant l’identification de la chenille du Machaon. Cet insecte est également reconnaissable à son osmétérium, cette sorte de corne molle et orange à l’arrière de sa tête qu’il n’hésite pas à déployer pour faire fuir ses agresseurs. L’osmétérium révèle en effet une arme chimique efficace qui éloigne les prédateurs par son odeur fétide.
Généralement inféodée aux carottes, fenouils sauvages et autres apiacées, dans lesquels il pond ses œufs, ce papillon a beaucoup souffert du recours aux insecticides auxquels la chenille est particulièrement vulnérable.
L’abandon de l’utilisation des produits phytosanitaires et le développement des méthodes de jardinage plus respectueuses du vivant permettent, notamment, le retour de cette espèce de papillon qui offre au jardin un admirable spectacle de formes et de couleurs.
Si à l’état de papillon, les ailes du Machaon peuvent rappeler celles de son cousin le Flambé (Iphiclides podalirius), elles se démarquent par leur couleur jaune plus prononcée et par l’absence de zébrures noires. Les ailes se terminent par une « queue » qui lui vaut le surnom de « Grand Porte-Queue ». L’extrémité des ailes est également marquée par une tâche arrondie de couleur rouge-orangée nommée ocelle, qui sert de leurre pour les prédateurs.
Ses couleurs évoquent l’exotisme à juste raison puisque cette espèce migratrice est présente de l’Afrique du Nord au Japon en passant par l’Europe. Quant à son nom, il faut se rendre en Grèce pour y trouver ses racines. C’est en effet en hommage à Machaon, chirurgien, héro de la guerre de Troie, que Linné a nommé ce papillon.
Inutile, toutefois, de chercher notre Machaon dans un cheval de bois, vous le retrouverez plus aisément butinant une fleur de lavande.