Après les récoltes et le séchage des semences, vient le temps du triage au Conservatoire. Jusqu’à l’année dernière, les premières étapes de triage étaient faites exclusivement à la main (ou au pied !). Un article paru dans la newsletter de novembre 2018 vous présentait les différentes étapes du triage de ces précieuses graines. Vous pouvez consulter cet article ici : https://bit.ly/2lAWPTK
Cette année, ce travail long et assez difficile physiquement est grandement facilité par l’investissement réalisé l’année dernière pour l’achat de deux batteuses à graines.
La première fonctionne comme une moissonneuse batteuse. Le végétal sec est introduit dans un tambour avec des pales qui tournent pour battre les hampes florales contre un tamis. Les éléments qui passent à travers les mailles de ce contre-batteur se retrouvent dans des conduits dans lesquels circule un flux d’air permettant de séparer les éléments les plus légers d’un côté et les plus lourds de l’autre. Les restes du végétal trop volumineux peut être évacué via une trappe du tambour.
Il est important de bien adapter la taille du contre-batteur en fonction de la taille de la graine. En effet, si la graine ne passe pas à travers, elle sera éliminée avec les autres déchets, et si la semence est trop petite par rapport aux mailles, le battage ne sera pas efficace. De la même façon, la vitesse de rotation des pales doit être adaptée au type de fruit pour permettre de le casser afin de libérer la graine mais sans la casser. Enfin, le souffle d’air à la sortie du tambour doit être réglé assez finement pour bien séparer les graines d’un côté et les résidus de l’autre.
Des ajustements sont donc indispensables à chaque nouvelle espèce et les étapes de triage manuel au tamis demeurent, mais le temps et l’énergie gagnés grâce à cet outil sont considérables.
La deuxième batteuse est plus petite, plus simple d’utilisation et complémentaire à la première machine. Elle permet plutôt de casser les fruits très durs, comme ceux de certaines espèces de Malvacées, ou très piquants et difficiles à manipuler. La batteuse est également constituée d’un tambour avec des pales pour battre les fruits mais il n’y a pas de contre-batteur. Une trappe permet ensuite de récupérer tout le matériel végétal battu, graines et résidus confondus. Un souffle d’air permet également d’éliminer directement les poussières et les éléments les plus fins.
Parmi les premières semences triées avec succès grâce à ces outils en 2019, on compte :
- l’Immortelle d’Italie (Helichrysum italicum subsp. italicum), très fastidieuse à battre au pied ;
- le Pastel des teinturiers (Isatis tinctoria), où la graine est enfermée dans une silique très dure ;
- des lots très volumineux de sauges, de Bleuet des moissons (Cyanus segetum), de Mélisse officinale (Melissa officinalis spp. officinalis) et de Ballote du Midi (Ballota nigra foetida) qui auraient nécessité des heures de travail manuel.
Ces batteuses nous permettent de trier les lots plus rapidement et donc de libérer de la place pour le séchage des nouvelles récoltes, toute l’activité de production de semences en est rendue plus dynamique !