La floraison de ce mois de mai nous emmène jusqu’à la mare. Là, des feuilles trilobées et des grappes de fleurs en forme d’étoile percent la surface. Le trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) expose ses inflorescences blanches en dedans, roses en dehors à la vue de tous – et surtout des insectes pollinisateurs. C’est dans les milieux humides acides à neutres qu’il s’épanouit : prés tourbeux, tourbières ou bords des points d’eau sont ses endroits de prédilection. M. trifoliata demande également de la lumière et préfèrera une exposition plein soleil à partiellement ensoleillée. Choisissez cependant l’endroit où vous l’implantez avec soin, car la ményanthacée se montre rapidement envahissante. Une capacité de prolifération qui n’a malheureusement pas suffi à protéger l’espèce, en régression dans les régions de plaine. La conséquence probable de l’action de l’homme (assèchement des zones humides, urbanisation…) combinée, plus récemment, à celle du réchauffement climatique. Cinq régions françaises ont donc statué en faveur de sa protection et interdit (entre autres) son arrachage et sa cueillette.
Les feuilles de ményanthe trifolié sont cueillies depuis longtemps, notamment dans les pays du Nord-Est de l’Europe, et utilisées pour leurs propriétés toniques, astringentes, purgatives et antiscorbutiques. Toute la plante est consommable, bien qu’extrêmement amère à cause de la ményanthine qu’elle contient. Attention cependant car le trèfle d’eau peut provoquer des vomissements et abîmer les voies digestives.
Actuellement en France la plante n’est plus guère ramassée que pour les besoins des laboratoires homéopatiques.